Entreprises : Il faut penser à débloquer vos crédits formation
Les fonds dédiés à la formation en France sont prélevés de manière obligatoire auprès de toutes les entreprises. Destinés à garantir l’évolution professionnelle des salariés et la compétitivité des entreprises, ils demeurent sous-utilisés.
TROP D’ENTREPRISES NÉGLIGENT LES FONDS DÉDIÉS À LA FORMATION
En France, le financement de la formation professionnelle est régi par la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ».
Chaque année, les entreprises doivent s’acquitter d’une contribution calculée en fonction de leur masse salariale. Le taux est de 0.55 % pour les entreprises de moins de 10 salariés, et de 1% pour les entreprises de plus de 10 salariés (1,3% pour les entreprises de travail temporaire).
Ces fonds sont mis en commun avant d’être répartis par l’organisme France Compétences entre les différents financeurs de la formation professionnelle, tels que Pôle Emploi, les opérateurs de compétence (OPCO) ou encore la Caisse des dépôts.
Toutes les entreprises peuvent donc puiser dans le fond commun pour former leurs effectifs, mais celles qui s’en abstiennent demeurent beaucoup trop nombreuses.
On sait depuis 2015 qu’environ 30 % des entreprises de moins de 10 salariés n’utilisent pas ces fonds. Et pour celles dont les effectifs sont supérieurs, plus de la moitié n’en utilise pas l’intégralité.
Ce sont donc les entreprises qui accordent la plus grande attention à la formation qui bénéficient de l’argent mis en commun. Cela induit qu’une part non négligeable des dirigeants d’entreprises accepte de verser de l’argent pour qu’il soit utilisé par leurs concurrents qui cherchent à devenir plus performants qu’eux.
UTILISER LES FONDS DE LA FORMATION POUR RESTER COMPÉTITIF
Il y a toujours tout un tas de raisons de ne pas miser sur la formation. Celles qui sont régulièrement invoquées sont l’adéquation actuelle des profils avec l’activité de l’entreprise, les difficultés à reporter la charge de travail sur les collègues du salarié parti en formation, et la préférence accordée au recrutement en cas de besoin de nouvelles compétences.
Dans l’esprit de la loi du 5 septembre 2018 on trouve deux grandes idées pour contrecarrer cette logique :
- garantir la compétitivité des entreprises face aux enjeux de la mondialisation et de la numérisation
- investir dans le capital humain des salariés afin de sécuriser les parcours professionnels
Les enjeux de la formation sont ici parfaitement définis. Par la formation, l’entreprise augmente les compétences de ses salariés, ce qui a un impact positif sur la productivité, permet de rester performant, voire d’anticiper les évolutions du marché.
De même, le levier de la formation peut être actionné pour fidéliser les collaborateurs. Offrir des perspectives limite le turn-over et motive fortement. Le message positif envoyé est le suivant : nous croyons en vous.
Cet argument sera aussi entendu lors d’un recrutement. Une entreprise qui se préoccupe de l’évolution professionnelle de ses effectifs attire toujours les meilleurs profils.
Les fonds versés pour la formation restent bien trop souvent négligés. Leur caractère obligatoire les ramène au rang d’une taxe supplémentaire à payer, ce qui n’est pas du tout leur finalité. Il convient de ne jamais oublier qu’ils doivent être considérés avant tout comme un investissement.